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Opération diversion : quand les décodeurs du Monde utilisent le Gorafi pour protéger Mélenchon !



Delanopolis solidaire d'Atlantico !



Il s'envoie en l'air
Il s'envoie en l'air
« Errare Atlanticum est ». Dans un article sur un déplacement de Mélenchon en jet privé paru hier dans ces colonnes une phrase malencontreuse pouvait laisser penser que le Gorafi, site parodique bien connu, était une source comme une autre. C’est une maladresse qui prête plus à sourire ou hausser les épaules qu’à s’indigner.

On connaît la suite de la locution latine : « Sed persevare diabolicum ». Ouf ! Justement Atlantico a recadré immédiatement le propos et rendu au canular ce qui appartient au canular, pardon pour César.

Mais cela n’a pas suffi. Dans un emballement médiatique étonnant, sans doute dû au climat électrique de cette fin de campagne, Le Monde, 20 minutes, Libération et d’autres se sont rués sur l’ « affaire » pour se gausser et tenter de discréditer le site.

Au passage, pif, paf, pouf ! Un miracle médiatique s’est produit. On ne parle quasiment plus du fond de l’affaire à savoir que notre tribun chavezien national a laissé son goût pour l’insoumission en consigne dans les aéroports pour happy few. Voilà Mélenchon sauvé d’un questionnement gênant sur ce hiatus entre son comportement et son discours. Déjà qu’il avouait ne voyager qu’en classe affaires car il a des problèmes de dos … n’imaginons pas le Monde lui demander un certificat médical.

Seul Libération a fait l’effort minimum de demander à son équipe si l’information de base, la seule qui compte, était vraie. Son goût pour l’investigation a toutefois calé quand il lui fut répondu que le candidat n’avait pas de temps à perdre avec cette histoire. Circulez en jet privé, il n’y a rien à voir !

Cette équipée aérienne fait penser à l’escapade en avion officiel de Valls avec son fils pour soutenir le Barça en Allemagne ou aux contorsions de Hollande pour faire croire, en début de mandat, qu’il n’utiliserait que le train pour ses déplacements. Soyons honnêtes : François Fillon a été lui aussi critiqué pour son usage intensif de l’aviation pour aller de Paris en Vendée quand il était Premier ministre.

Mais LA grande différence est qu’à chaque fois qu’une affaire éclate et qu’elle est gênante pour le camp du bien, extrémistes compris, elle finit vite en clapotis à défaut d’être reprise en boucle comme peuvent l’être les scandales réels ou supposés qui touchent la droite.
Faisons par exemple un bref récapitulatif de ce qui pourrait salement gêner Macron et qui, systématiquement, a fait long feu : son ruineux déplacement publicitaire à Las Vegas et ses frais de bouche de pré-campagne à Bercy, l’incroyable évaporation de ses économies qui ne lui laisse quasiment plus de patrimoine déclaré, le financement de sa campagne dont les sommes avouées ne correspondent en rien aux dépenses évidentes, sa faute de goût avec son nom sur la tombe de Roger Hanin en Algérie, ses propos insultants sur la colonisation française tenus en terre étrangère, sa confusion entre deux candidats lors du débat à onze, son soutien hors antenne à un individu tenant des discours teintés de salafisme, etc. A chaque fois cela fait pschitt, selon la formule chiraquienne. Le moindre début de justification, même tiré par les cheveux et hop ! La polémique est close.

Et ne parlons pas, sur un sujet qui touche une autre figure « progressiste » des dix années passées par Anne Hidalgo à l’Inspection du travail sans qu’on trouve trace de son activité, mystère sur lequel nous avons fait plusieurs articles sans que jamais un autre titre ou site daigne s’y intéresser.

Et pourquoi ?

D’abord parce que les organes de presse sont bien plus nombreux à être de gauche que de droite, ce qui permet un effet de roulement et de passage de témoin pour, en permanence, entretenir les diatribes.

Ensuite et surtout parce que, structurellement et culturellement, la grande majorité des journalistes n’a pas envie de gêner ceux dont elle pense qu’ils sont des gens « bien », du bon côté du combat politique. S’ils sont troubles qu’importe puisqu’ils agissent pour une juste cause. Il s’agit d’un choix sous-jacent, tantôt conscient tantôt inconscient. Des aventures comme celle d’Atlantico restent isolées. Mais c’est encore trop pour la coalition médiatique dominante. D’où la recherche et la montée en épingle du moindre faux-pas, de la plus petite imprécision.

Tant que la droite, toutes sensibilités confondues, n’aura pas fait l’effort de créer une école de presse et de développer des médias s’attachant à un traitement plus équilibré de l’actualité le problème perdurera.

C’est un des enseignements et non des moindres de cette incroyable campagne.


Samedi 22 Avril 2017
Serge Federbusch






1.Posté par Jean-Pierre le 22/04/2017 17:44
Encore une fois bien d'accord avec la pensée de SF !
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Non seulement la presse française penche dangereusement à gauche, mais le phénomène s'amplifie nettement ces dernières années.
Outre le nombre de médias "de gauche" nettement supérieur à ceux "de droite", on note aussi des différences qualitatives qui font la force de la gauche et la faiblesse de la droite.
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A gauche, un journal qui se respecte est entièrement "de gauche", de pied en cap, et si des gens de droite y sont parfois conviés, c'est pour mieux les railler, détruire leurs arguments, avec au besoin une bonne pincée d'amalgame. Je pense en priorité à Libé, modèle du genre qui écrit "LA Vérité" et l'assène à tous sans coup férir (service dit "démineur" époustouflant !).. Qui s'y frotte s'y pique.
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A droite, un journal qui se respecte se veut pluraliste et ouvre ses colonnes à ceux qui ne partagent pas la ligne éditoriale. Ou alors la gauche ne se prive pas de crier au loup : j'ai souvenir de Hollande se plaignant du Figaro en 2012, pour l'avoir molesté ce qui ne sautait pas aux yeux. Les éditorialistes de droite côtoient ceux de gauche, sans exclusive. Je ne vois pas de pièges, un invité de gauche n'est pas molesté par principe.
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Le problème est qu'au final, un journal comme le Figaro reçoit courtoisement et analyse avec modération les thèses de gauche, par exemple celles de Macron, pendant que Le Monde (et autres) taille systématiquement en pièces toute information des Républicains... l'ennemi !
Le bilan est désastreux, moi qui suis de droite je fais la moue à lire le Figaro "mon journal", alors que je ne suis pas tenté par l'imposture Macron.
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Oui, la droite manque de journalistes (et d''éditorailistes malgré l'excellent SF !) pour assurer un certain équilibre médiatique, elle manque de "journaux de droite" qui osent penser à droite sans avoir les genoux qui se cognent.
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A quand un (ou des) vrai journal de droite avec des journalistes de droite ?

2.Posté par der garnement le 22/04/2017 19:35 (depuis mobile)
Il y a environ quatre semaines j' étais dans le tgv 🚄paris st malo et qui est descendu à rennes... ? Attendu par une cohorte de gendarmes, d' ailleurs je me suis dit "sont au taquet en bretagne avec le plan vigi pirate", Mélenchon 😀

3.Posté par JEJ le 23/04/2017 12:20
Pour Macron : sans oublier sa levée de fonds juridiquement douteuse à Londres...

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